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« Allez, profitez-en ! »

C’est sur cette invitation lancée à ses « cousins » québécois par le Français Michel, avec sa bouille sympathique, que se termine le message de la nouvelle campagne de l’Office du tourisme de Québec en prévision de la saison estivale 2021. Le lancement de cette offensive majeure a définitivement eu l’effet d’un baume pour les hôteliers, les restaurants, les attraits et les événements touristiques qui ont réellement souffert depuis le début de la pandémie provoquée par la COVID.

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Personnellement, j’en avais vraiment besoin. J’avais encore de travers dans la gorge une déclaration récente du Maire de Québec qui se félicitait du surplus historique de 122 millions de dollars que la ville venait d’enregistrer. Au cours de cette même dernière année, malgré des taux d’occupation faméliques, les hôteliers ont continué de faire face à des comptes de taxes municipales et à faire des déficits qui mettent réellement en danger la survie de certains. Évidemment, on ne peut reprocher à la ville le boom immobilier qui lui a permis d’engranger des revenus supplémentaires et les économies réalisées suite à la mise en pause de certaines activités municipales à cause de la pandémie. Mais un peu de retenue dans l’autocongratulation du Maire aurait été, à tout le moins, bienvenue.

Mais revenons-en à cette offensive majeure qui arrive à point nommé pour les entreprises touristiques de la région. Le défi posé à l’Office du tourisme était majeur. En effet, les régions du Québec devront se rabattre, pour une deuxième année consécutive, sur le seul marché québécois. Bien que celui-ci génère une majorité des visites enregistrées pour la plupart des régions touristiques du Québec, sa part dans les revenus générés par l’activité touristique est moindre. Les Québécois font de façon générale, des séjours de plus courte durée et dépensent moins que les visiteurs provenant des marchés internationaux. Bref, la tarte est moins grosse et il y aura plus de joueurs qui voudront, non seulement avoir leur part, mais, autant que possible, en avoir une plus grosse.

On le voit depuis quelques jours à la télé, sur Internet, et particulièrement dans les médias sociaux, les régions du Québec n’ont nullement l’intention de rater leur départ dans cette course visant à séduire et convaincre les Québécois de les choisir pour leurs projets de vacances estivales. Au cours des prochaines semaines, les Québécois seront sollicités sans relâche, interpellés par de belles images, suggérant invariablement des vacances de rêve au Québec. Dans ce contexte, se distinguer n’est pas une mince tâche. Et c’est ici, à mon point de vue, que la région de Québec a frappé fort. D’une part, en offrant à tous les visiteurs qui feront une réservation de deux nuitées consécutives, une carte prépayée d’une valeur de 75 $, qui peut être dépensée dans des restaurants, des attraits et des commerces à vocation touristique, on vise habilement à prolonger la durée de séjour. Et pour permettre aux hôteliers de ne pas trop grever leur mince marge de profit, les visiteurs devront réserver directement leur séjour auprès des hôtels, évitant ainsi de verser des commissions aux agences de voyages en ligne. Faut-il le rappeler? En versant une portion du coût des chambres d’hôtels à ces dernières, on ne fait qu’enrichir des méga entreprises, essentiellement étrangères. On est donc loin de l’achat local, un aspect qui a pris une importance toute particulière au cours de la pandémie. Un des avantages de la stratégie mis de l’avant, et non le moindre, est qu’elle viendra donner également un coup de main aux entreprises touristiques qui verront des visiteurs se présenter, désireux d’y dépenser encore plus d’argent pour profiter pleinement de leur séjour.

Et en appui à cette offre, une campagne publicitaire, qui ma foi sort vraiment des sentiers battus. Mettre en scène des touristes internationaux qui ne pourront pas se rendre au Québec en raison de contraintes sanitaires, pour inviter les Québécois à en profiter pleinement à leur place, est une idée créative fort originale. Nul ne peut prédire à ce point si les Québécois seront accrochés par ce message, mais une chose est sûre, la région de Québec s’est donné une plateforme de communication qui lui permet de se distinguer dans cette marée de publicités touristiques qui se déversera dans les médias.

Un autre point qui me réjouit dans l’offensive mise en place est la durée du déploiement de cette campagne. Lancée le 31 mai dernier, elle se prolongera sans interruption jusqu’en octobre, incitant les Québécois à planifier des escapades dans la région jusqu’à la fin de l’été et au-delà, au cours de l’automne. Cet aspect est d’autant plus important que nous pouvions compter, en temps normal, sur un volume important de voyageurs internationaux et de croisiéristes au cours des mois de septembre et octobre. Des voyageurs qui, faut-il le rappeler, généraient des dépenses importantes.

Mais le diable est dans les détails comme on dit souvent. Malgré la pertinence et la qualité de cette offensive, il y a quand même un point qui me préoccupe. Si séduisantes et originales soient les versions, longue et courte du message lancé par l’Office du tourisme, les clientèles visées risquent d’être moins réceptives à la longue face à ceux-ci, ce qui pourraient en inciter plusieurs à zapper ou à ne plus cliquer sur ces derniers. L’Office du tourisme dispose d’un budget média fort important pour cette offensive. Il serait donc souhaitable selon moi de prévoir, si cela n’a pas déjà été planifié, de nouvelles versions du message publicitaire, histoire de ne pas bruler celui-ci par une exposition trop forte et soutenue.

J’espère donc que l’Office du tourisme saura répondre à cette préoccupation et permettre ainsi à cette opération audacieuse de connaître du succès tout au long de son déploiement et de générer les résultats espérés par les entreprises touristiques. Car, à défaut de compter sur ces visiteurs étrangers qui ont dû mettre sur pause leur projet de voyage à Québec, la région de Québec veut, et a besoin plus que jamais d’ouvrir ses bras aux touristes. Et surtout, elle est prête à émerveiller les Québécois avec ses beautés et ses atouts uniques.

Version longue

Mon coup de cœur musical : L’album Le temps des autres de Tire le coyote et Jeannot Bournival.

Revisiter certains classiques nous les repositionne et on adore! Les deux musiciens ont opté pour des reprises de chansons. Une occasion de donner une nouvelle couleur à des succès chéris par eux.

 

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Chambres

En traversant la réception de l’Hôtel Château Laurier Québec dernièrement, je me suis arrêté quelques instants devant ce portrait du jeune Sylvain Lelièvre peint par l’artiste madelinot Louis Boudreault et je me suis mis à repenser à mes années de jeunesse passées au cœur du quartier Limoilou.

 

Lelièvre chantait « Quand on est de la basse-ville, on n’est pas de la haute ville », exprimant ainsi un sentiment un peu contradictoire des habitants du Limoilou d’alors, traduisant un certain complexe d’infériorité, mais exprimant du même coup la fierté d’appartenir à un village en ville où la communauté était tissée serrée. Si les choses ont bien changé depuis, avec l’effervescence palpable au cœur du Vieux-Limoilou, on y retrouve toujours l’esprit d’un milieu de vie profondément convivial tel que le décrivait l’auteur-compositeur dans sa chanson. C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je retourne me promener à Limoilou. Je vous invite donc à me suivre pour découvrir quelques bonnes adresses qui font du Vieux-Limoilou une destination pour les épicuriens.

Si les amateurs de bonne bouffe peuvent jouir d’une offre généreuse depuis quelques années au cœur du Vieux-Limoilou, il y a un autre établissement localisé dans le quartier qui en met plein les oreilles aux mélomanes et ce, depuis près de 50 ans. À l’intersection de la 3e Avenue et de la 4e Rue, on retrouve en effet les locaux de CKRL-FM, une institution médiatique qui marque la vie culturelle et musicale de Québec depuis près de cinquante ans. La station, après sa naissance à l’Université Laval et deux déménagements dans le Vieux-Québec et le quartier Montcalm, a vraiment trouvé dans Limoilou, une terre d’adoption tout à fait naturelle. D’ailleurs, Denis Lelièvre, le frère de Sylvain, est animateur de la station depuis sa création en 1973.

Couleur café

Avec le renouvellement de la trame sociale et économique d’un quartier, on remarque souvent la naissance de commerces et d’établissements qui s’adressent aux amateurs de café et de thé. Si cela est un indice de renouveau, et bien on peut affirmer, sans se tromper, que Limoilou connaît une véritable renaissance. On retrouve, tout au long de la 3e Ave, de bonnes adresses pour répondre aux attentes des clients à la recherche de cafés et de thés de qualité. À l’extrémité sud du quartier, tout juste après avoir traversé le pont qui enjambe la Rivière Saint-Charles, au coin de la 2e Rue, une nouvelle succursale du café la Maison Smith a ouvert ses portes après les succursales du Vieux-Québec et de l’Île d’Orléans. Aux places offertes par le café, se greffe la nouvelle unité de production de ce réseau d’établissements.

Au coin de la 5e Rue, dans ce qui était autrefois une pharmacie, on retrouve la Brûlerie du Vieux-Limoilou. Faisant partie d’un réseau de brûleries établies dans plusieurs quartiers de Québec, dont Saint-Roch, le Faubourg Saint-Jean-Baptiste, Vanier et Sainte-Foy, la Brûlerie du Vieux-Limoilou s’est donnée pour objectif de démocratiser la culture du café en offrant un produit bien fait à un prix honnête.

De biais, de l’autre côté de l’avenue, on retrouve les Cafés Sobab, une véritable institution pour les amoureux du café. La famille Babos exploite en effet ce commerce depuis un quart de siècle. Dès que vous aurez franchi la porte, l’arôme de ce nectar vous subjuguera. Vous n’aurez qu’à vous laisser guider par des conseillers qualifiés et passionnés. On retrouve également à l’intérieur de ce café une boutique où vous pourrez acheter une machine espresso et tous les accessoires qui vous permettront de vous conconcter, à la maison, des cafés dignes d’un baristas.

Quelques pâtés de maison vers le nord, au coin de la 12e Rue, quand on ouvre la porte de Le lièvre et la tortue, on pénètre dans un joli salon de thé qui nous accueille dans un décor unique et inspirant : meubles d’une autre époque, tasses, soucoupes et assiettes fleuries, plateaux à petits sandwichs et pâtisseries très « British », tout est mis en scène pour recréer l’ambiance d’un véritable salon de thé. Au menu, pour accompagner une belle sélection de thés, de belles douceurs telles scones, sandwichs au poulet et aux concombres, cake au citron et pouding au pain. Et pour vous amateurs de café, vous pourrez y déguster également espresso, latté, cappuccino, mochaccinno et compagnie.

Et si on mangeait

Dans le Limoilou de ma jeunesse, l’offre en matière de restaurants était, somme toutes, limitée et plutôt traditionnelle. À cet égard, Limoilou n’était guère différent des autres quartiers ouvriers et de classe moyenne qui ceinturaient le cœur touristique de Québec, comme Saint-Sauveur et Saint-Roch. Tout comme ces derniers, la scène gastronomique et bistronomique du Vieux-Limoilou a connu une véritable explosion depuis le début des années 2000. Le nombre d’adresses intéressantes est impressionnant. Je vous invite vraiment à aller vous promener dans le coin pour les découvrir. Je vais tout de même vous en présenter quelques-unes qui méritent définitivement le détour.

Entre la 5e et al 6e Rue, sur le côté ouest de la 3e Avenue, on retrouve le Myagi, un petit bistro Thai fort sympathique où vous pourrez déguster sushis, poke bowls et sautés thaïlandais dans une ambiance feutrée et un décor sans prétention rappelant les bistros new-yorkais. Je vous recommande particulièrement les calmars Shangaï, ils sont délicieux.

Tout juste à côté, Arvi, un établissement que je n’ai pas encore eu la chance de fréquenter mais qui m’attire vraiment. Celui-ci a fait une entrée remarquée dans l’univers de la gastronomie à Québec puisqu’il a été nommé meilleur nouveau restaurant au Canada en 2019 par le magazine En Route d’Air Canada. Arvi propose une cuisine libre et forte en caractère, dans un local où il n’y a pas de frontière entre le restaurant et la cuisine, celle-ci étant carrément située au centre, sans réelle frontière physique. D’ailleurs, l’absence de frontière entre la cuisine et les tables n’est pas que physique puisque ce sont les membres de la brigade du chef Julien Massia qui font régulièrement le service aux tables.

     

Un peu plus loin sur la 3e Avenue, la porte est ouverte pour accéder à La Planque, une autre belle adresse de la gastronomie de Québec. Une planque, par définition, est un lieu caché et secret. Ici, il faut le dire, le secret est éventé depuis un certain temps, puisque le restaurant a définitivement conquis une belle et fidèle clientèle de clients attirée par la chaleur et la gastronomie créative de l’établissement. Dans ce repère, la promesse est claire : cuisine de qualité, bons vins, bières goûteuses, bonne musique et décor recherché.

Côté bistros, micro-brasseries et restos sympathiques, voici également en vrac quelques bonnes adresses :

Au coin de la 7e Rue, Le Trèfle, où après Verdun et Hochelaga à Montréal, le comédien Rémi-Pierre Paquin et ses partenaires, vous accueillent dans cette taverne irlandaise qui, avec ses murs et planchers de bois, son bar à surface en cuivre et son cachet antique, propose plus de 100 bonnes bières, des scotchs de renom et un menu de qualité et varié.

À l’intersection de la 3e Avenue et de la 6e Rue, Fistons resto-bistro de quartier où vous pourrez déguster pizzas, shish taouk, burgers et tartares dans une ambiance décontractée et conviviale.

Face à Demers vélos et skis de fond, La Signature, un resto « apportez votre vin », est une adresse populaire qui propose, entre autres, une carte de brunchs et de déjeuners généreuse et délicieuse, offerts dans une ambiance moderne et accueillante. Et, les commentaires laissés par les clients sur le Web le confirment, vous pouvez être assurés d’un service personnalisé et près des gens.

Et comme dernière bonne adresse, sur le Chemin de la Canardière, à quelques minutes à l’écart de la 3e Avenue et à quelques pas du CEGEP de Limoilou, La Souche, une microbrasserie qui offre, à chaque saison, une diversité de produits inspirés de la nature et une multitude de façons de faire de la bière, réinventées à chaque brassin. La promesse de La Souche Limoilou : offrir un espace de dégustation chaleureux et festif qui vous fera vivre un moment de répit en nature, en plein cœur de la ville.

Et pour cuisiner à la maison

Pour les amateurs de bonne bouffe et de bons produits que l’on peut apprêter à la maison, Limoilou offre également de bonnes adresses. J’en partage une avec vous. À l’intersection formée par la 3e Avenue et le Chemin de la Canardière, le Croc Mignon, une boucherie, une poissonnerie et un service traiteur sont réunis sous le même toit. Au Croc Mignon, on a à cœur de s’approvisionner chez des producteurs locaux qui fournissent des produits de première qualité. Bœuf, agneau, porc, poulet, une bonne adresse pour remplir votre frigo de viandes délicieuses. Et côté mer, vous y trouverez une vaste sélection qui raviront les amateurs de poissons.

Pour l’amour du gin et de Limoilou

Un peu en retrait de la 3e Avenue, en bordure de la rivière Saint-Charles, se retrouve une petite zone industrielle où deux jeunes entrepreneurs dynamiques ont implanté la distillerie Stadaconé. Ils auraient pu limiter la vente de leurs délicieux gins dans le salon de dégustation de l’usine avec son beau bar en forme de proue de navire ou même se contenter d’offrir des visites guidées. Mais ils ont décidé d’aller encore plus loin dans leur projet en investissant dans un véritable jeu d’évasion intégré à la visite de leurs installations. Chacun des produits de la distillerie Stadaconé est unique, tant par son aspect visuel que par sa composition. Leur vision est audacieuse et à l’image du dynamisme qui caractérise le Vieux-Limoilou, soit augmenter l’offre touristique en devenant un attrait incontournable, offrir des produits qui ont du goût tout en plaisant au plus grand nombre et enfin, gérer une entreprise qui se comporte comme un citoyen généreux et responsable face à l’environnement.

           

Le Limoilou d’aujourd’hui, tout comme celui de Sylvain Lelièvre, est un lieu convivial qui propose toujours une belle vie de quartier. Si vous y demeurez ou si vous le fréquentez, vous serez sûrement d’accord avec moi pour dire qu’il fait bon y vivre, s’y restaurer et se divertir. S’y tient d’ailleurs Limoilove, un événement de rue festif et gastronomique au nom évocateur, qui traduit tellement l’essence de la marque du « nouveau » Vieux-Limoilou.

En vous quittant, avant de proposer mon coup de cœur musical, voici une image de la Place Sylvain Lelièvre en hommage à l’auteur-compositeur et à son œuvre.

« Moi je suis d’une ruelle comme on est d’un village »,

Tiré de la chanson La Basse-ville de Sylvain Lelièvre

Clavardage