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À Québec, le mois de février ramène, année après année, les activités liées au Carnaval de Québec. Parmi celles-ci figure la très populaire course de canot à glace. Saviez-vous que ce sport extrême a été reconnu comme un élément du patrimoine culturel du Québec? L’équipe des concierges de l’Hôtel Château Laurier Québec fait toute la lumière sur cette activité hivernale riche d’histoire et encore très courue aujourd’hui… puis vous offrira quelques suggestions pour vous aider à vous réchauffer après y avoir assisté!

Un moyen de transport utilitaire

Inspirés par le canot autochtone fabriqué en écorce, les colons de l’époque de la Nouvelle-France développent progressivement un modèle d’embarcation suffisamment résistant pour s’aventurer au milieu des glaces qui dérivent sur les cours d’eau. Les premiers canots sont faits d’une armature de bois recouverte d’écorce et renforcée de cuir. On essaie ensuite de creuser un tronc d’arbre de manière à façonner une sorte de pirogue de bois. Au fil du temps, on finit par créer de longs canots de bois, à la fois résistants et maniables. Le canot à glace est né.

Le canot à glace a tout d’abord une fonction utilitaire. Chez les insulaires du fleuve Saint-Laurent, il s’agit souvent du seul moyen de sortir des îles pour atteindre les rives pendant l’hiver. On y a recourt pour se déplacer d’une rive à l’autre, notamment pour transporter des écoliers, mais aussi pour livrer de la nourriture et du courrier.

Transport du courrier entre Québec et Lévis, avant 1860. Aquarelle de Eugène Hamel conservée au Musée national des beaux-arts du Québec, 1941.118

Une pratique dangereuse

Le métier de « passeur » est de plus en plus pratiqué au début du 19e siècle. Des gens qui exercent une autre occupation pendant le reste de l’année (par exemple des employés du port ou des agriculteurs) se font passeurs pendant l’hiver, pour gagner un peu d’argent.

C’est cependant un métier très risqué : il faut une grande habileté pour manœuvrer entre les plaques de glace et de neige qui émaillent le fleuve! La traversée en canot à glace nécessite aussi une connaissance approfondie des courants et des marées, ainsi qu’un bon jugement quant aux conditions météorologiques. Les accidents sont fréquents. Les canoteurs les plus habiles à traverser entre Québec et Lévis acquièrent un certain prestige dans la région.

Hommes hissant une embarcation sur la glace devant Québec en 1863. Œuvre de Cornelius Krieghoff conservée par Bibliothèque et Archives Canada, R9266-920.

Course et Carnaval

Vers la fin du 19e siècle, le métier de canotier d’hiver devient moins indispensable qu’autrefois, dans la mesure où les bateaux à coque de fer assurent désormais la traversée entre les rives du fleuve. L’habileté des canoteurs est « récupérée » et canalisée sous forme de compétition : c’est ainsi qu’en 1894, une course de canot à glace est organisée entre Québec et Lévis, à l’occasion du premier grand Carnaval d’hiver de Québec. L’événement suscite un grand enthousiasme. Une foule nombreuse assiste à la course, de part et d’autre du fleuve, afin d’encourager les quatre équipes de sept canotiers qui partent de Lévis en direction du bassin Louise. C’est l’équipe du Lord Dufferin qui gagne la compétition… et la bourse de 50 $ qui y est assortie!

La toute première course en canot du Carnaval de Québec en 1894. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P1000,S4,D66,P14

Il faut attendre l’hiver 1955, avec le retour du Carnaval de Québec, pour que la course de canot à glace devienne une épreuve officielle de la programmation.

Aspects techniques de la course

La course consiste à traverser le fleuve Saint-Laurent partiellement gelé à bord d’un canot à glace, le plus rapidement possible, tout en atteignant des cibles. La vitesse du canot varie entre 6 et 10 km/h sur la glace et de 14 km/h sur l’eau.

Pesant au moins 250 livres, le canot à glace est fait de fibre de verre. Sa coque rigide protège les canotiers contre l’impact des glaces. À l’intérieur se trouvent des bancs, des appuie-genoux, des fixations pour les rames et bien d’autres accessoires permettant de maximiser la performance. Les rames sont confectionnées de fibre de carbone. À leur extrémité sont ajoutés des pics de métal permettant une meilleure prise sur la glace. Le barreur dirige le canot à l’aide d’un aviron de bois auquel sont aussi ajoutés des pics de métal.

Les équipes sont composées de quatre canotiers rameurs et d’un capitaine. Les canotiers sont vêtus de combinaisons de lycra avec doublure thermique à l’épreuve de l’eau. Par dessus leurs bottes de néoprène, ils portent des crampons de métal, très utiles lorsqu’ils doivent tirer le canot sur les glaces ou le faire avancer en trottinant.

La course de canot à glace aujourd’hui

Pour participer à la course de canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent, les canotiers d’aujourd’hui, tout comme les « passeurs » d’autrefois, doivent très bien connaître les eaux fluviales. Dans la mesure où cette pratique repose sur un ensemble de connaissances et de savoir-faire qui se sont transmis d’une génération à l’autre, elle a d’ailleurs été désignée « élément du patrimoine culturel du Québec » par le gouvernement québécois en 2014. Assister à la course depuis l’une ou l’autre des rives, voire de la terrasse Dufferin, est donc une manière très vivante de se connecter à l’histoire.

Depuis les années 2000, un circuit de cinq courses annuelles a été développé. Lors de celle présentée dans le cadre du Carnaval de Québec, ce sont près de 60 équipes qui s’affrontent dans quatre catégories : Élite Homme, Élite Femme, Compétitif et Sport!

Comment profiter au maximum de ce spectacle enlevant? On s’habille très chaudement, on prend part à l’exaltation de la course… puis on se réfugie dans l’un des nombreux cafés ou bistrots du Petit-Champlain, de la rue Saint-Louis ou de la Grande-Allée pour savourer une boisson chaude, une bonne soupe à l’oignon ou même, pourquoi pas, cet incontournable du patrimoine gourmand du Québec moderne… une poutine!

Un canot à glace entre Québec et Lévis. Aquarelle de Spencer Westmacott conservée par Bibliothèque et Archives Canada, R9266-412

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Quels que soient vos besoins, vos disponibilités ou vos envies, l’équipe des concierges est là pour vous aider. Notre excellente connaissance de la ville de Québec et de sa région immédiate sera à votre service, afin que votre séjour à Québec soit une expérience mémorable.

Allez encourager notre équipe masculine lors de leur participation aux différentes courses:

Équipe Hommes – Hôtel Château Laurier Québec

Et aussi l’équipe féminine du George V service de banquets et traiteur de l’hôtel.

Équipe Femmes – George V

 

 

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La sortie, il y a quelques mois, de Peter Simons contre les entreprises étrangères qui vendent des produits et services au Québec sans percevoir les taxes à la consommation avait fait beaucoup de bruit, non seulement à cause de l’excellente réputation de ce bâtisseur d’ici, mais aussi parce qu’il réclamait haut et fort, sur plusieurs tribunes, un traitement équitable pour les entreprises canadiennes et québécoises. Et voilà qu’il y a quelques semaines, Christiane Germain, une autre personnalité d’affaires, hôtelière de renom, en remettait en dénonçant la concurrence déloyale d’Airbnb.

L’entreprise Simons et les hôtels du Groupe Germain, en assumant pleinement leurs responsabilités de citoyens corporatifs et en contribuant, par leurs impôts et les taxes perçues, au financement des services offerts à tous les citoyens québécois par nos gouvernements fédéral, provincial et municipaux, sont des interlocuteurs on ne peut plus crédibles.  

Fiscalement responsable

Comme le signalait récemment et si justement Francis Vaille, journaliste économique à La Presse, « le Québec n’est ni plus ni moins qu’un cinquième pays nordique à la scandinave, où le bien commun demeure toujours au centre de nos actions. On y paie certes plus d’impôts, mais en contrepartie, nous avons une société plus équitable, moins violente ».

Nous sommes effectivement privilégiés de vivre dans une province plus égalitaire et une ville sécuritaire qui offre une très belle qualité de vie. Nous pouvons en être fiers. Et parlant de fierté, après avoir affiché fièrement que l’Hôtel Château Laurier Québec est un établissement « francoresponsable », je suis tout aussi fier d’affirmer qu’il est en plus un hôtel « fiscalement responsable ». Comme hôtelier, en plus de percevoir la TPS, la TVQ, et la taxe d’hébergement, nous assumons notre lot d’impôts, de même que de nombreuses taxes et tarifs imposés par la municipalité. Et tout ce que les citoyens et entreprises québécoises paient en impôts et taxes contribue justement à garantir à la collectivité une gamme élaborée de programmes et de services publics.

Le beurre et l’argent du beurre

Comme le dit si bien la maxime, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Et pourtant, c’est bel et bien ce que les entreprises de l’économie numérique comme Facebook, Google, Airbnb et Uber, réussissent à faire jour après jour, au vu et au su des gouvernements. Airbnb, à titre d’exemple, perçoit des sommes importantes en frais de service, sans avoir à investir en immobilisations et entretien d’un parc hôtelier. Et ils profitent en plus de tous les efforts consentis par notre Office du tourisme et ses entreprises partenaires dans le développement et la promotion de notre destination. Ces efforts ont permis à Québec et à sa région de devenir une destination de grande qualité dont la notoriété dépasse largement nos frontières. Au moment d’écrire ce texte, il y avait plus de 300 offres sur le site d’Airbnb pour la deuxième et dernière fin de semaine du Carnaval de Québec. Il serait normal que ceux et celles qui publient ces offres aient les mêmes obligations fiscales que les hôteliers qui ont, en plus, contribué financièrement à la promotion de la destination et de cet événement.

La position et les justifications du gouvernement fédéral dans le dossier Netflix ont été plutôt nébuleuses et largement dénoncées. Sous prétexte d’encourager l’économie numérique, on laisse sur la table des millions, pour ne pas dire des milliards, s’échapper totalement pour le bénéfice d’entreprises étrangères. Ce faisant, on laisse opérer une concurrence déloyale aux entreprises d’ici.

Mais j’aimerais revenir sur le cas d’Airbnb et des entreprises offrant sur le web l’hébergement qu’on a coiffé du joli qualificatif « collaboratif », comme si on voulait s’offrir une certaine aura d’authenticité. Je l’ai déjà dit et écrit, je ne suis aucunement contre le droit d’opérer de ces entreprises. Elles répondent à un besoin et s’inscrivent dans une tendance réelle. Face à celle-ci, il revient à nous hôteliers de mieux comprendre les « nouveaux voyageurs » et de répondre à leur recherche d’authenticité et de contacts avec les communautés qu’ils visitent.

Mais, à tout le moins, il faudrait qu’Airbnb, via les citoyens qui offrent une propriété, un appartement ou une chambre sur cette plateforme, perçoive les taxes à la consommation. Ceux qui s’y opposent se justifient en disant que les hôtes ont un revenu inférieur à 30 000 $ et qu’en cela, ils ne sont pas obligés de percevoir ces taxes. Mais quand un voyageur décide d’utiliser les services offerts sur Airbnb (cette plateforme commercialise également d’autres services touristiques comme des visites guidées), c’est à Airbnb qu’il doit faire son paiement et non directement à l’hôte. Ce faisant, on est en présence d’une entreprise dont les revenus tirés de ses opérations au Québec dépassent largement le seuil à partir duquel on doit percevoir les taxes à la consommation.

Un des arguments qu’on entend le plus souvent pour justifier le statu quo et le laisser aller actuel, est que les citoyens sont déjà beaucoup taxés et qu’on ne veut pas leur imposer une taxe de plus. C’est tout à fait compréhensible de vouloir payer le moins d’impôts et de taxes et de conserver le maximum de l’argent gagné pour ses propres besoins. Mais comme l’a très bien souligné Peter Simons dans ses interventions publiques sur le sujet, en ne percevant pas les taxes de façon équitable là où les produits et services sont consommés, on ne favorise pas un financement optimal pour les services éducatifs, de santé et les infrastructures qui permettent aux québécois de s’offrir un niveau de qualité de vie enviable.

Et ailleurs?

Ce n’est pas qu’au Canada et au Québec que les voix s’élèvent afin de mettre en place des mesures fiscales équitables. La Commission économique européenne a dévoilé récemment des propositions législatives visant à s’assurer que les géants de l’économie numérique paient leur juste part d’impôt. On propose, dans un premier temps d’imposer une taxe provisoire sur les revenus de ces entreprises, désignées par l’acronyme GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Cela inclut les produits tirés de la vente de publicités en ligne et de données générées à partir des informations fournies par les utilisateurs – le modèle employé par Facebook, Google ou Twitter – ainsi que les revenus issus de la mise en relation d’internautes – soit le modèle d’affaires développé par Airbnb et Uber.

Et pour ne pas nuire et étouffer les « start up » de l’économie numérique, la Commission européenne propose d’imposer cette taxe aux entreprises dont le chiffre d’affaires mondial annuel dépasse 750 millions d’euros (1,1 milliard de dollars canadiens) et dont les revenus dans l’Union européenne excèdent 50 millions d’euros (75 millions de dollars canadiens). Donc, des entreprises qui ont largement les moyens de payer leur juste part en impôt et taxes.

D’autres pays comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont également décidé d’agir afin de créer des conditions plus équitables pour les entreprises opérant sur leur territoire.

Et maintenant?

Face à ces méga entreprises de l’économie numérique, obtenir un traitement juste et équitable sera sûrement ardu. Il y a définitivement loin de la coupe aux lèvres. Mais est-ce une raison pour baisser les bras et mettre en péril la santé économique de nos entreprises, qu’elles soient touristiques, médiatiques ou du commerce de détail?

À cette dernière question, je réponds « non » sans hésiter. Il faut dans les meilleurs délais que le gouvernement du Québec mette en œuvre sa volonté de percevoir la TVQ auprès de ces méga entreprises du numérique. Et l’élection fédérale qui approche sera l’occasion rêvée de rappeler l’urgence d’agir aux partis politiques fédéraux pour que le gouvernement fédéral perçoive, à tout le moins, la TPS.

D’ici là, l’Hôtel Château Laurier Québec continuera d’agir comme une entreprise respectueuse de ses clients et est fier de s’accoler l’étiquette « fiscalement responsable ».

Mon coup de cœur musical : L’album La vie de rêve de Bigflo & Oli. Un dernier disque très prometteur dont j’ai raffolé. Les deux frères proposent des textes sincères et matures à écouter sans hésitation.

Clavardage