Francoresponsabilité:

coup de cœur pour le canot à glace

18 février 2020 -
Le coffre aux trésors d'Hôtel Château Laurier Québec

Un canot à glace entre Québec et Lévis. Aquarelle de Spencer Westmacott conservée par Bibliothèque et Archives Canada, R9266-412

En février, à Québec, immanquablement, vous entendez parler de canot à glace, car hé oui, cela n’est pas une histoire à vous faire à croire. À Québec, les canots ne glissent pas que sur les eaux, ils prennent aussi leur élan sur les glaces du fleuve Saint-Laurent!

Laissez-nous vous raconter le trait d’union entre la francoresponsabilité et le canot à glace.

La francoresponsabilité comporte un engagement clair envers la francophonie, mais aussi à l’égard de ce qui lui donne corps : ses valeurs, sa culture et son patrimoine. Activité pluri centenaire, le canot à glace est reconnu au patrimoine immatériel du Québec depuis 2014. L’engagement francoresponsable de l’Hôtel Château Laurier Québec et son soutien constant d’équipes de canotier/ères sur glace s’inscrivent donc dans le volet patrimoine de la francoresponsabilité.

En tant qu’hôtelier, fier d’avoir pignon dans la ville de Québec, je suis toujours à la recherche d’activités qui nous distinguent comme destination touristique. Des activités qui nous permettent de faire connaître et aimer nos hivers.

Le canot à glace est unique!

Cette activité ne se pratique nulle part ailleurs au monde. Mais plus encore, elle fait partie de l’histoire de notre communauté, du patrimoine de la ville de Québec. Ça allait donc de soi de la faire rayonner en soutenant des équipes, ce que l’on fait depuis une douzaine d’années déjà.

– Alain Girard, président de l’Hôtel Château Laurier Québec

Équipe George V services de banquets et traiteur

Le canot à glace, patrimoine immatériel

Le canot, les glaces, les canotiers, tout cela semble pourtant bien tangible, bien « matériel » pour du patrimoine immatériel. Comment le gouvernement du Québec en est-il arrivé à classer d’immatérielle cette activité ?

La notion de patrimoine immatériel reconnaît les savoir-faire, les connaissances et les pratiques transmises de génération en génération. Des patrimoines immatériels tels que l’art du pizzaïolo napolitain, l’alpinisme français ou encore le chant byzantin ont d’ailleurs été inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Si aujourd’hui la pratique du canot à glace s’inscrit davantage du côté des compétitions et des défis sportifs, l’obtention du titre de patrimoine immatériel s’enracine dans sa pratique ancienne. Les premières traces écrites relatant la navigation sur les glaces par les populations autochtones remontent au XVIIe siècle, signe que l’activité était pratiquée bien avant que les Européens en fassent le récit. Par la suite, dans la première partie du XIXe siècle, la pratique du canot à glace s’est transformée en un métier, celui de passeur, c’est-à-dire celui qui permettait aux personnes et aux marchandises de traverser le fleuve à une époque où il n’existait aucun pont entre Québec et Lévis. Malgré les avancées technologiques navales, notamment l’arrivée des bateaux à vapeur, les passeurs réussirent mieux que les grands navires à se frayer un chemin parmi les glaces du fleuve, jusqu’à ce que les brise-glaces en viennent, en 1904, à rendre leur métier caduc.

De passeur à canotière

Défier les glaces a amené les habitants de la région à parfaire un savoir-faire et des connaissances pratiques afin de ne pas périr dans les eaux froides du fleuve. Renforcement des embarcations, acquisition et surtout transmission des savoirs sur les vents, les marées, le mouvement des glaces et les courants propres au Saint-Laurent. Des savoir-faire et des connaissances transmis d’une génération de canotiers à l’autre qui forment encore aujourd’hui ce patrimoine immatériel reconnu par le gouvernement du Québec.

La rivalité informelle entre les canotiers concourra à l’organisation de la première course formelle de canot en 1894. Ce n’est toutefois qu’avec le retour du Carnaval d’hiver en 1955 que les courses de canots à glace comme nous les connaissons aujourd’hui prirent leur rythme de croisière.

Mais qu’est-ce qui pousse les canotiers actuels à s’élancer sur les glaces ?

Frédérique Saucier, canotière depuis plus de 15 ans et équipière du canot à glace George V services de banquets et traiteur, a rêvé de faire du canot à glace dès son enfance :

Quand j’étais petite, on allait voir les courses en famille. À partir de ce moment, j’ai su que je voulais moi aussi faire partie d’une équipe, être dans les meilleures pour gagner lors de la course du Carnaval de Québec, dans ma ville.

Petite, j’ai eu la chance de rencontrer Mylène Martel qui est devenue mon idole. Mylène est un des piliers de la course en canot féminine. À partir de ce moment, j’ai tout fait ce qu’il fallait pour être capable de me joindre à une équipe. J’ai gravi les échelons un à un, puis un jour, j’ai pu faire une première course.

– Frédérique Saucier, membre de l’équipe George V services de banquets et traiteur

Le sport se conjugua longtemps au masculin. Depuis le début des années 1980 les équipes féminines font désormais partie de l’aventure.

La confrérie des glaces

Si la prouesse physique est indissociable du canot à glace, ce qui impressionne le plus Alain Girard se sont les liens qui, au fil des saisons, se développent entre les canotiers.

Je trouve splendide la nécessaire ingéniosité et la débrouillardise des équipes afin de vaincre les glaces, d’utiliser la force des courants. Mais plus encore, au-delà de la rivalité sportive sur l’eau, les canotiers ont développé une réelle confrérie.

 

Faire du canot à glace exige une totale confiance entre les canotiers, car parmi les équipiers, quatre rament à reculons, sans voir vers où ils vont. Cette confiance est magnifique.

– Alain Girard, président de l’Hôtel Château Laurier Québec

Frédérique Saucier souligne à quel point la poursuite du canot à glace repose sur le dévouement et la passion des gens, pour beaucoup, bénévoles. Elle admire également leur persévérance, autant sur les glaces que hors de l’eau, car sans cette persévérance ni l’appui de personnalités importantes de la ville de Québec comme Alain Girard, le sport n’aurait pas pu atteindre le calibre actuel.

Historiquement, les canots ont toujours porté le nom d’entreprises de Québec. Mais avec Alain Girard il y a plus : il est un amoureux du canot à glace! Son implication sociale dans ce sport tient davantage de la philanthropie que de la commandite.

– Frédérique Saucier, membre de l’équipe George V services de banquets et traiteur

Un patrimoine immatériel bien vivant

En 2020, plus d’une soixantaine d’équipes ont pris part à la course du Carnaval de Québec. Si plusieurs canotiers commencent à être de la vielle garde, comme le dit Frédérique Saucier, la relève est bien présente. Ce qui augure bien pour l’avenir de la tradition. Osons la question : Est-ce que l’engouement pour le sport s’accompagne d’un intérêt aussi vif pour son volet patrimonial?

La fierté de pratiquer un sport unique au monde est pleinement partagée par les canotiers. Dans nos outils de communication le volet patrimonial est mis de l’avant, nous soulignons le fait que le sport de canot à glace poursuit une grande tradition.

Par contre, sur le plan individuel, je crois que c’est après quelques années de courses que tu réalises vraiment que tu fais partie d’une grande histoire et là, la dimension patrimoniale prend tout son sens.

– Frédérique Saucier, membre de l’équipe George V services de banquets et traiteur

Pour suivre les performances de notre équipe George V services de banquets et traiteur rendez-vous en 2021!

Pour en savoir plus sur le canot à glace

 Livre

Naviguer en canot à glace, un patrimoine immatériel. 2012. Éditions GID.

 Tourisme

Espace patrimoine canot à glace Les Traverseux

 Patrimoine

Répertoire du patrimoine culture du Québec – Pratique du canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent

Loi sur le patrimoine culturel du Québec

Coup de coeur littéraire:

Découverte de notre partenaire Les Libraires: Vivre l'hiver au Québec
Normand Cazelais (Fides)

Clavardage