L’île de Félix

23 août 2021 -
Le coffre aux trésors d'Hôtel Château Laurier Québec

Île d'Orléans

« Pour supporter le difficile et l’inutile, y’ a l’ tour de l’île ». C’est sur ces mots que débute Le tour de l’île, à mon point de vue une des plus belles chansons de Félix Leclerc. L’Île d’Orléans, c’est un peu le jardin royal de Québec, non seulement un terreau fertile pour les producteurs, mais également un écrin vert pour les amoureux du beau et du bon, et ce, à quelques minutes du cœur de la ville de Québec.

Félix Leclerc par Louis Boudreault. Ce tableau est accroché sur l’un des murs de la réception de l’hôtel.

Le lien entre l’Hôtel Château Laurier Québec et l’Île d’Orléans prend racine dans notre amour de la langue française, de la culture québécoise et bien sûr des excellents produits que ses agriculteurs livrent à notre service de banquets et traiteur George V. Encore cette année, tout au long de l’été 2021, nous accueillons dans le Foyer Des Plaines de l’hôtel une exposition d’œuvres d’artistes peintres de l’Île : Annette Duchesne Robitaille, Christine Hébert, Johanne Lemay, Karina Kelly, Manon Pouliot, Mélanie Lemelin, Michel Blouin, Michel Dufresne, Violette Goulet et Yves Robitaille.

Un retour aux racines

L’Île d’Orléans est définitivement, avec la Côte-de Beaupré, le territoire où la présence francophone a pris racine au Québec. On dénombre en effet près de 300 familles souches qui s’y sont établies après l’arrivée des premiers explorateurs et colons français. D’ailleurs, une majorité des Québécois sont des descendants de ces premiers colons français venus s’y établir. Il y a donc de bonnes chances que vos ancêtres en soient les descendants. Si la généalogie vous intéresse, je vous suggère donc une visite à la Maison de nos Aïeux, située à deux pas de l’église de Sainte-Famille, où une immense maquette de l’île vous permettra de repérer la terre de votre ancêtre et peut-être même de retrouver l’adresse actuelle de cette terre.

Et avant même la colonisation française, l’Île était déjà fréquentée par des autochtones. Les Algonquins l’appelaient l’île « Minigo », une déformation du mot algonquin « Ouindigo » qui signifie « ensorcelée ». Il n‘est donc pas étonnant que Félix Leclerc, auteur et poète inspiré par la nature et l’âme québécoise, ait décidé d’y acheter une terre et s’y établir à la fin des années 60. Et c’est sur l’Île, que ce grand parmi les grands, a tiré sa révérence le 8 août 1988.

Bien au-delà de sa mort, sa mémoire y est toujours bien présente. À seulement 10 minutes du Vieux-Québec, l’Espace patrimonial Félix-Leclerc, fondé par sa fille Nathalie, est le point de départ idéal pour votre tour de l’Île.

Dès le pont traversé, une fois la côte montée, en tournant à gauche au carrefour, on y accède après quelques centaines de mètres. Centre d’interprétation dédié à la découverte de l’œuvre de Félix Leclerc, ainsi qu’une vitrine pour des expositions temporaires, c’est également un lieu de diffusion qui offre des spectacles d’artistes de la chanson québécoise et française. Tout juste en face, sur le flanc qui mène aux berges du fleuve, une immense statue de Félix jouant de la guitare a été érigée au pied d’un érable qui marque le début d’un sentier de 3 kilomètres.

De la terre à la table

Tout au long de la route qui ceinture l’Île, on constate à quel point l’agriculture occupe le territoire. Bien avant le tourisme, la production agricole y demeure la première activité économique. Et à l’Île, peut-être plus que partout ailleurs au Québec, les urbains vibrent au diapason des récoltes en faisant de l’autocueillette des pommes et des petits fruits, une activité de détente et de communion avec la vie pastorale. Sur le Chemin Royal, les kiosques offrant fruits, légumes, confitures et cidres s’y succèdent. Les Bilodeau, Blouin, Gagnon, Gosselin, Plante, Pouliot, Vaillancourt, autant de familles souches qui y exploitent encore de nos jours de grandes fermes qui produisent des aliments qui se retrouvent dans les étals de nos marchés et sur nos tables.

Pas étonnant que la majorité des restaurateurs de la région de Québec s’y approvisionnent en produits du terroir d’une grande qualité. Notre service de banquets et traiteur George V ne fait pas exception. Le Chef et sa brigade culinaire apprécient et travaillent entre autres les produits de Cassis Monna et filles, l’ail noir bio de Balsai, Les fines herbes de Daniel, les volailles et les gibiers de la Ferme Orléans. Et, nous tous, comme simples consommateurs de bons et frais produits, pouvons également profiter d’une visite sur l’Île pour nous les procurer.

Produits de Cassis Monna et filles

 

Les fines herbes de Daniel

 

Produits de la Ferme Orléans

Un parcours gourmand

Le tour de l’Île, que vous le fassiez en auto ou à vélo, est donc un véritable parcours gourmand. En traversant les territoires de chacun de ses six villages, vous aurez l’occasion de vous arrêter pour y découvrir et consommer les saveurs et délices de l’Île d’Orléans. Plusieurs producteurs passionnés ont créé des commerces qui proposent une réelle expérience gourmande. Vignobles, petits restos et cantines, boutiques offrant des aliments transformés avec amour, l’Île nous propose tellement de choix, qu’une seule visite ne nous parviendra pas à les apprécier à leur juste valeur. Alors, pourquoi ne pas y retourner? Si vous êtes de la région, voilà définitivement une escapade à inscrire dans votre liste de favoris. Et si vous êtes de passage, une visite de l’Île devrait définitivement faire partie de vos incontournables. Je vous propose quelques coups de cœur personnels et d’autres suggérés par des amis.

Surnommée l’île de Bacchus par Jacques-Cartier, vous retrouverez sur l’Île quelques vignobles où vous pourrez, non seulement déguster et acheter leurs produits, mais également en profiter pour une balade dans les vignes et casser la croute. Parmi ceux-ci, mes suggestions : un arrêt aux Vignoble de Sainte-Pétronille, de L’Île de Bacchus et à Saint-Pierre le vignoble.

Vignoble de Sainte-Pétronille

 

Vignoble Isle de Bacchus

Si vous avez la dent sucrée et que vous ne pouvez résister à l’odeur du chocolat, à la fraicheur d’une bonne crème glacée ou à tout autres délices sucrés, pourquoi ne pas vous arrêter à la Chocolaterie de l’Île à Sainte-Pétronille, à la crèmerie de Cassis Monna et filles ou à la Nougaterie de Québec, ces deux dernières situées à Saint-Pierre.

Chocolaterie de l’Île d’Orléans

Et si toutes les fermes croisées au passage vous ouvrent l’appétit, et bien sachez que l’Île vous propose de nombreuses haltes gourmandes. D’un repas à une grande table à un arrêt à l’une ou l’autres des roulottes qui ont su réinventer la bouffe minute avec inspiration, en passant par les cafés et restos de village, l’offre est abondante et vaut nettement le détour.

Parmi les bonnes tables, je retiens La Goéliche au cœur de Sainte-Pétronille ou un arrêt à deux restaurants situés dans des maisons ancestrales, soit le Moulin Saint-Laurent et le restaurant Les Ancêtres à Saint-Pierre.

Le Moulin Saint-Laurent

Et tout au long de votre parcours, vous pourrez vous offrir une pause pour vous restaurer à l’un ou l’autre des nombreux cafés, bistros et pubs. Parmi ceux-ci, je retiens les pains, pâtisseries et pizzas de La Boulange située dans une maison ancestrale face à l’église de Saint-Jean et le restaurant-terrasse La Monnaguette de Cassis Monna et filles.

La Boulange

Et enfin, comme sur la plupart des routes de campagne, vous croiserez sur le tour de l’Île des cantines et roulottes. Parmi celles-ci, en voilà deux qui ont su donner ses lettres de noblesse à la bouffe minute. Tout d’abord La Roulotte du coin, casse-croûte dédié aux produits du canard et de l’Île avec ses frites cuites dans le gras de canard, ses hamburgers, sa poutine au foie gras et ses pattes de canard frites, Et puis, le casse-croute Chez Mag, célèbre pour ses fines poutines, ses burgers gourmands et ses guédilles au homard. Ces deux roulottes sont situées à Sainte-Famille.

La Roulotte du coin

Une nature généreuse et bienveillante

Ce qui pour moi fait, avant toutes choses, que le tour de l’Île soit une escapade charmante et inoubliable, c’est la beauté unique des lieux. Chacun de ses six villages possède un charme unique. Les belles demeures bourgeoises de Saint-Pétronille qui se dressent, telles de grandes dames, à l’extrémité ouest. Le village de Saint-Laurent avec son parc maritime, son église, son quai et ses belles maisons en bordure du Saint-Laurent. L’enfilade de magnifiques maisons patrimoniales du très beau village de Saint-Jean. Le caractère rural de Saint-François avec un arrêt à sa tour d’observation, qui nous offre des vues à couper le souffle sur le Mont-Sainte-Anne et le Cap Tourmente. Et sur sa rive nord, les beaux villages de Sainte-Famille et Saint-Pierre, dominant le fleuve et la Côte-de-Beaupré. Et pour rompre le cours paisible du Chemin royal, pourquoi ne pas prendre, à partir de Saint-Jean, la Route du Mitan qui traverse l’Île dans sa largeur. Sur cette route, on a l’impression, en traversant ses prés infinis et ses corridors boisés, d’être hors du temps devant cette beauté qui s’offre à nos yeux.

 

La Route du Mitan

Comme l’a si bien décrit Félix Leclerc, l’Île d’Orléans « c’est comme Chartre, haut et propre ». À vous de vous offrir un pur moment d’extase, de beauté et de sacré.

Mon coup de cœur musical : Le Tour de l’Île de Félix Leclerc.

Le Tour de l’Île par Félix Leclerc

 

 

 

Clavardage